Cet article montre comment le silence dans À la recherche du temps perdu agit comme un principe poétique propice à rendre prégnant le musical non pas derrière le langage, mais à même ce dernier. Exemplaire d’un rapport au monde et au(x) sens, la musique ne provient plus d’un « au-delà diffus » qu’il s’agirait de dévoiler, sur le modèle d’une herméneutique ; elle court silencieusement dans la prose pour en actualiser l’épaisseur sensible. À l’absence d’un vocabulaire musical technique dans les descriptions de la Sonate et du Septuor correspond la reprise thématique et lexicale d’épisodes du roman qui compose le Septuor et fait résonner le roman dans la musique – et inversement. Par une opération en chiasme, la musique s’est transfusée au roman, alors que l’œuvre littéraire se recharge des virtualités sensibles du musical.
Du silence de Vinteuil à la partition de Proust : l’inaudible musical d’À la recherche du temps perdu
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Perreault I. (2023) "Du silence de Vinteuil à la partition de Proust : l’inaudible musical d’À la recherche du temps perdu
" Quaderni Proustiani, 17(1), 255-270. DOI: 10.14658/PUPJ-QP-2023-1-17
Year of Publication
2023
Journal
Quaderni Proustiani
Volume
17
Issue Number
1
Start Page
255
Last Page
270
Date Published
07/2023
ISSN Number
2612-6842
Serial Article Number
17
DOI
10.14658/PUPJ-QP-2023-1-17
Section
Articles